Éjaculation précoce : informations et traitements
L’éjaculation précoce n’est pas une maladie, mais un trouble fréquent entraînant une éjaculation trop rapide, survenant avant même que l’homme ne le souhaite.
L’éjaculation précoce n’est un problème médical que lorsqu’elle est systématique, qu’il y a une réelle incapacité à contrôler l’éjaculation et lorsqu’elle entraîne un réel mal-être.
À noter qu’en France, ce trouble concerne près d’un tiers de la population masculine et peut toucher n’importe qui et à n’importe quel moment de la vie sexuelle.
L’éjaculation précoce est une vraie souffrance personnelle, mais elle entraîne également des problèmes relationnels au sein du couple. Heureusement, ce problème n’est pas une fatalité et il existe des solutions pour faire prolonger le plaisir.
Qu’est-ce que l’éjaculation précoce ?
C’est surtout une histoire de système nerveux. Mais il faut d’abord savoir comment fonctionne une érection. Au moment du rapport sexuel, l’excitation de l’homme naît dans son cerveau. Cela déclenche une série de messages et de réponses dans tout le corps. Les vaisseaux sanguins se dilatent, le sexe se gorge de sang, il se met en érection puis il y a éjaculation.
Normalement, une éjaculation se produit en moyenne 8 minutes après le début d’un rapport sexuel. Un éjaculateur précoce ne parvient pas, lui, à maîtriser ses sensations. Son excitation est telle que son éjaculation se manifeste très rapidement : au bout de quelques secondes seulement ou dans les 3 minutes maximum. Parfois il peut même éjaculer avant tout contact physique.
Attentions, toutefois, on ne considère l’éjaculation précoce comme un trouble que lorsqu’elle est systématique.
Il existe deux types d’éjaculations précoces :
- L’éjaculation précoce primaire innée
Le trouble a toujours été présent (peu importe la partenaire) et l’éjaculation précoce est systématique. Elle se produit en moins d’une minute.
Elle concerne 2/3 des personnes qui en souffrent et dure toute la vie.
- L’éjaculation précoce secondaire ou acquise
Elle apparaît au cours de la vie sexuelle et est due à de multiples causes (anxiété, hyperthyroïdie, problèmes relationnels…) et entraîne une éjaculation dans les 3 minutes.
On parle d’éjaculation précoce lorsque celle-ci survient dès 3 à 4 mouvements de va-et-vient, avant ou au moment de la pénétration. Bien entendu, une fois encore, le problème doit être récurrent.
Les causes de l’éjaculation précoce
Seul un médecin peut établir un diagnostic et déterminer les raisons du dysfonctionnement érectile. Plusieurs causes peuvent être à l’origine de l’éjaculation précoce. Certaines peuvent être physiologiques, mais le manque de sérotonine, une substance naturelle, jouerait un rôle essentiel. Ce serait en fait la principale cause de l’éjaculation précoce et de bien d’autres troubles sexuels. Mais pourquoi peut-on manquer de sérotonine ? C’est la lumière du soleil qui stimule la fabrication de cette hormone, par conséquent le manque de soleil fait baisser le taux de sérotonine.
Le manque de contrôle ou défaut de contrôle de l’éjaculation serait également une des causes du trouble. Ensuite l’anxiété de la performance, la peur de l’échec, le manque de confiance en soi sont aussi des ennemis de l’éjaculateur précoce. D’ailleurs, ils sont souvent un déclencheur.
Le manque d’expérience, la peur de ne pas être à la hauteur, le défaut d’éducation sexuelle, le manque de fréquence des rapports sexuels, la peur de se faire surprendre, un excès de masturbation dans l’enfance sont également autant de raisons qui peuvent entraîner une éjaculation non contrôlée.
Le stress, un problème psychologique, les conflits au sein du couple tout comme une mauvaise alimentation sont autant de raisons qui peuvent entraîner des difficultés à contrôler votre éjaculation.
Les autres raisons
D’autres raisons peuvent entraîner un dysfonctionnement de l’érection. Le plus souvent, il s’agit de causes physiques :
- une hypersensibilité du gland : les sensations sont trop fortes, du coup l’éjaculation est rapide ;
- un prépuce trop court ;
- une inflammation de l’urètre ou de la prostate ;
- une infection ;
- une maladie neurologique comme la sclérose en plaques ;
- des problèmes de thyroïde (hyperthyroïdie) : c’est cette glande qui fabrique les hormones donc son mauvais fonctionnement entraîne un dysfonctionnement dans le système nerveux ;
- la prise de certains médicaments.
Les solutions
L’éjaculation précoce est un problème à la fois sexuel et relationnel. En effet, elle est à la fois un problème pour la personne concernée, mais aussi pour la partenaire qui peut se sentir frustrée. C’est pourquoi elle nécessite une prise en charge médicale.
La prise en charge médicale
Même si le sujet reste délicat, pour résoudre votre problème d’éjaculation précoce et retrouver une vie de couple épanouie, vous devez vous passer outre le tabou et vous adresser à un médecin (seul ou avec votre partenaire). Si vous vous sentez assez en confiance avec votre généraliste, parlez-lui-en. Et pour vous être préparé au mieux au moment de la consultation, pensez à l’avance à ce que vous allez dire. Vous pourriez, par exemple, envisager les mots suivants : « Je souffre d’éjaculation précoce et mon couple en souffre ».
Il vous prescrira peut-être des traitements médicamenteux. Ils ont pour but d’augmenter la durée du rapport sexuel et ils agissent durant la phase précédant le réflexe éjaculatoire. Comment ? Ils libèrent de la sérotonine et délivrent au cerveau un message chimique pour un meilleur contrôle de l’éjaculation.
La dapoxétine fait partie des médicaments que vous pouvez prendre pour retarder l’éjaculation.
Cette molécule de la classe des inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine (ISRS) est, à l’origine, utilisée comme antidépresseur.
Aujourd’hui, elle est disponible sous le nom de Prigily (nous avons un article complet sur le Prigily sur ce site que vous retrouverez en cliquant directement sur le lien bleu).
Ce médicament, délivré uniquement sous ordonnance, a été le premier spécialement conçu pour traiter le trouble de l’éjaculation précoce et est celui le plus recommandé pour lutter contre ce trouble. Il réduit les stimulations du système nerveux, augmente la quantité de sérotonine dans le corps et permet ainsi à l’utilisateur de contrôler son éjaculation et de prolonger la durée du coït. Il se prend à la demande (3 heures au moins avant le rapport sexuel) et est disponible en 30 mg ou 60 mg (si le médecin estime que le dosage n’est pas assez puissant).
L’utilisation d’un gel anesthésiant local comme EMLA (Mélange Eutectique d'Anesthésiques Locaux) peut également vous être d’une grande utilité. Cette crème dermatologique contient deux anesthésiques : de la lidocaïne et de la prilocaïne, qui permettent de réduire la sensibilité au niveau du gland en engourdissant les nerfs sous la peau et donc de baisser le niveau d’excitation. Emla est disponible en tube de 5 grammes ou de 30 grammes et est facile à appliquer grâce à son applicateur et à son pansement recouvrant. La crème Emla agit entre 15 à 30 minutes après son application. Vous devrez mettre un préservatif le temps de l’application.
Consultation chez un spécialiste
Vous pouvez aussi aller voir un sexologue. Il a été spécialement formé pour améliorer la qualité des relations sexuelles. Son principal but est de vous aider à repérer le « point de non-retour » de l’éjaculation afin de retarder ce moment.
Outre un traitement médical, il peut envisager une sexothérapie, une psychanalyse (celle du patient ou celle du couple) pour identifier la source du problème ou d’autres solutions comme l’hypnose ou la relaxation. L’idée est de diminuer l’anxiété, de résoudre les problèmes dus à cette éjaculation prématurée, de gérer l’excitation, d’augmenter votre confiance en soi….
Les trucs et astuces pour ralentir l’arrivée de l’éjaculation
Il existe certaines méthodes et techniques censées contrôler l’éjaculation. Mais pour les utiliser, vous devez, encore et toujours, repérer votre point de non-retour, le moment où vous êtes le plus excité, celui où votre pénis est en érection, prêt à éjaculer.
La plupart des hommes le reconnaissent facilement. Il se manifeste par :
- une raideur dans le corps,
- des frémissements,
- une accélération du rythme cardiaque
- et une tension à la base du pénis.
Le squeeze : cette méthode permet de garder le pénis en érection. Vous devez l’utiliser au moment où vous sentez que le point de non-retour n’est pas loin. Elle consiste à bloquer le réflexe d’éjaculation en comprimant le gland entre le pouce et l’index pendant environ 20 secondes.
Le stop-and-go : en ralentissant vos va-et-vient, en faisant des pauses ou en sortant votre pénis du vagin de votre partenaire, cette technique va vous permettre de faire retomber l’excitation pour pouvoir recommencer à nouveau.
Vous pouvez bien sûr combiner les deux méthodes. Changer de position peut aussi vous aider.
Vous pouvez réduire la sensibilité de votre pénis en portant un préservatif plus épais. Certaines marques ont d’ailleurs étudié le problème et il existe des préservatifs qui limitent les sensations et retardent l’éjaculation. Ils contiennent, dans leur réservoir, un gel anesthésique (le plus souvent de la bazocaine).
Vous pouvez aussi vous masturber quelques heures avant le rapport sexuel.
Faites du sport ! Avoir une activité physique régulière ou pratiquer un sport va diminuer votre stress et augmenter votre taux de sérotonine. Votre libido sera meilleure et vous pourrez mieux contrôler votre éjaculation.
Mangez bien ! Eh oui, en évitant les aliments gras et sucrés, en privilégiant ceux qui fluidifient le sang (les fruits comme les pommes et les bananes par exemple et les légumes comme les asperges ou les poivrons), en buvant beaucoup et en diminuant votre consommation d’alcool, vous aurez non seulement un corps sain, mais aussi de belles érections. On raconte que la pastèque et la grenade augmenteraient le taux de testostérone et donc boosteraient les performances sexuelles.
Mais avant tout : ne stressez pas et n’oubliez pas qu’une éjaculation soudaine tout comme la panne érectile peut arriver à n’importe quel homme. Ce n’est pas grave et cela ne devient un problème que lorsque vous le décidez ou lorsque bien sûr, cela devient répétitif et que cela nuit à votre relation de couple.